Dans le cadre des activités commerciales, il est courant de rencontrer des opérations de cession, qu’il s’agisse de la cession d’un fonds de commerce ou d’une cession de bail commercial. Bien que ces deux transactions aient un lien étroit, elles présentent des différences fondamentales, tant sur le plan juridique que financier.
- Définition des deux notions
La cession de fonds de commerce est l’opération par laquelle un commerçant ou un artisan vend l’ensemble des éléments qui composent son commerce, notamment le droit au bail, la clientèle, l’enseigne, le matériel, et éventuellement les stocks. Elle entraîne un transfert global de l’activité commerciale à un nouvel exploitant.
La cession de bail commercial, en revanche, consiste uniquement à transférer à un tiers le droit d’exploitation des locaux commerciaux dans les conditions prévues par le bail initial. Cette cession ne comprend ni la clientèle, ni le matériel, ni l’enseigne, sauf accord spécifique entre les parties.
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Les différences essentielles
2.1. Portée de la transaction
La principale différence réside dans l’objet de la cession :
- La cession de fonds de commerce englobe un ensemble d’éléments corporels (mobilier, matériel) et incorporels (clientèle, nom commercial, droit au bail, etc.), assurant ainsi la continuité de l’activité.
- La cession de bail commercial, quant à elle, ne concerne que le transfert du droit d’usage des locaux, sans transmission des autres éléments du fonds.
2.2. Réglementation et formalités
Les formalités diffèrent également entre les deux opérations :
- La cession de fonds de commerce est soumise à des règles strictes. Elle doit faire l’objet d’un enregistrement auprès des impôts, d’une publication dans un journal d’annonces légales, et d’une déclaration au registre du commerce et des sociétés (RCS). De plus, les créanciers du vendeur bénéficient d’un droit d’opposition afin de garantir le paiement des dettes.
- La cession de bail commercial est plus souple, mais elle nécessite souvent l’accord du bailleur. En effet, la plupart des contrats de bail contiennent une clause exigeant l’autorisation préalable du propriétaire des locaux avant toute cession du bail.
2.3. Conséquences pour l’acquéreur
L’acquéreur d’un fonds de commerce reprend généralement l’activité en l’état, avec l’avantage de bénéficier immédiatement de la clientèle et d’une structure en place. En revanche, il assume également les charges du commerce, notamment les dettes éventuelles.
Dans le cas d’une cession de bail, l’acquéreur ne récupère que le droit d’occupation du local. Il devra donc créer son propre fonds de commerce, trouver sa clientèle et investir dans l’aménagement et l’équipement des locaux.
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Avantages et inconvénients
| Critères | Cession de fonds de commerce | Cession de bail commercial |
|---|---|---|
| Objet de la cession | L’ensemble du fonds de commerce (clientèle, matériel, droit au bail…) | Uniquement le droit au bail |
| Formalités | Formalités plus lourdes et encadrées | Formalités plus simples mais soumises à l’accord du bailleur |
| Coût | Plus élevé car inclut la valeur du fonds | Moins onéreux car seule la valeur du bail est concernée |
| Impact pour l’acquéreur | Activité immédiatement exploitable | Nécessité de créer un fonds de commerce à partir de zéro |
Conclusion
La cession de fonds de commerce et la cession de bail commercial sont deux opérations distinctes ayant des implications différentes pour les parties concernées. La première permet de transférer une activité clé en main, mais avec des formalités et un coût plus élevé. La seconde est une alternative plus accessible mais exige de l’acquéreur qu’il développe lui-même son commerce. Le choix entre ces deux options dépendra des objectifs et des ressources de l’acheteur.


